Comment gagner en rentabilité avec ses coproduits ?
La facture de prise en charge externe de vos coproduits ne cesse de s’alourdir ? Vous cherchez de meilleurs débouchés économiques ?
Explorons ensemble comment la valorisation sur site des coproduits permet la création de valeur pour l’entreprise.
Le coût réel des déchets
Tout d’abord, êtes-vous certain de bien évaluer le coût total de vos coproduits ?
En effet, selon une étude réalisée par l’ADEME de 2013 à 2020, le coût des déchets est largement sous-estimé par 90% des entreprises. Ainsi, seule la dépense de gestion externe par un prestataire est citée par les entreprises interrogées pour évoquer le coût de leurs bio-déchets. Ce coût est pourtant bien plus vaste.
Ainsi, le coût complet des bio-déchets (co-produits, sous-produits) comprend :
- Le coût des prestations extérieures pour collecter et traiter les résidus. C’est souvent le seul coût connu par les entreprises.
- Les coûts de production du bio-déchet. Chaque flux secondaire résulte d’un processus (achat, stockage, transformation) qui coûte à l’entreprise sans apporter de valeur au client.
- Les coûts de gestion interne des flux secondaires (manutention, tri, stockage) par l’entreprise sur son site.
Le coût des coproduits impacte la compétitivité du produit
L’entreprise intègre en général dans les prix de revient de ses produits le coût de production et de gestion des coproduits, ce qui nuit à leur compétitivité.
Prenons un exemple avec un cas client Upcyclink, avant valorisation.
Dans le cas ci-dessous, en situation initiale (pas de valorisation des coproduits) le coût matière et production du produit est de 3 €. Le coût de production des flux secondaires représente un tiers (matière première perdue, process, utilités) soit 1 € et les frais généraux (structure, marketing, etc.) sont de 1 €. Le produit est vendu 6 € avec une marge nette de 1 €.
Situation initiale : le coût des coproduits est intégré au coût produit, ce qui nuit à son prix.
Gagner en compétitivité sur son produit
L’entreprise décide de valoriser en interne ses coproduits pour obtenir de nouveaux produits commercialisables issus de cette valorisation.
Le coût des coproduits n’est donc logiquement plus affecté au produit principal mais aux produits issus de la valorisation. Le coût du produit principal est par conséquent nettement inférieur au coût du produit avant valorisation.
Ainsi dans notre exemple :
- Le coût matière et production reste de 3 €
- Le coût des coproduits est désormais de 0 €
- Les frais généraux diminuent et passent à 0,6 € (on ne prend en compte ici que les frais généraux appliqués aux produits et non plus au bio-déchets)
Si l’on garde le même prix de vente finale, la marge nette sur le produit passe à 2,4€ au lieu de 1€, soit une augmentation de 140%. Dans le cas où l’on voudrait garder la même marge, alors le prix de vente peut être diminué à 4.60€ et accroître la compétitivité du produit pour gagner des parts de marché.
Augmentation de la rentabilité du produit
Trouver des relais de croissance
Les flux secondaires traités et valorisés directement sur site conservent leur fraicheur et propriétés. Les coproduits peuvent alors être valorisés en produits commercialisables à haute valeur ajoutée comme par exemple en alimentation humaine. La valorisation offre une source de nouveaux revenus et de marchés pour l’entreprise.
C’est sur ces nouveaux produits issus de la valorisation des coproduits que se reportent le coût initial des coproduits (matière, production du coproduit) majoré du coût d’investissement dans la solution technologique de valorisation.
Ainsi dans notre exemple le coût des coproduits augmente et passe de 1 € à 1,5 €. Les frais généraux sont de 0,5€ (part des frais généraux appliqués aux coproduits et à leur nouvelle valorisation). Le produit issu de la valorisation est commercialisé en food à 3 € le Kg.
La marge nette sur ce nouveau produit issu de la valorisation est donc de 1€/Kg.
Le coût des sous-produits est inclus dans le prix du nouveau produit issu de la valorisation.
Réappropriation de la valeur
Le bénéfice économique d’une valorisation en interne des coproduits est réel. En effet la valorisation in situ permet :
- de gagner en compétitivité sur son produit initial ;
- de renforcer ses marges nettes ;
- de trouver des relais de croissance en commercialisant les produits issus de la valorisation.
Dans notre exemple le gain économique est le suivant :
- Gain sur le produit initial : +140% de marge nette
- Vente de nouveau produit issu de la valorisation : 1 € de marge nette / Kg.
Mais la valorisation in situ n’a pas que des bénéfices économiques. Elle est source également d’un bénéfice environnemental avec une diminution de l’empreinte carbone, notamment en limitant les transports et en préservant mieux la ressource. On en parle dans un prochain article de blog !
