Valorisation des coproduits : la compétition entre les usages

La valorisation des coproduits, ou sous-produits, dans l’industrie agroalimentaire est une composante essentielle de l’économie circulaire. Dans un contexte de pression réglementaire croissante, notamment sous l’impulsion de l’Union Européenne, cette valorisation est à la croisée de plusieurs enjeux. Les coproduits peuvent être valorisés dans des domaines variés comme l’alimentation humaine, animale, la production de bioénergie ou encore l’extraction de biomolécules. Toutefois, cette diversité d’options crée une compétition pour les usages les plus rentables et les plus durables. Quelles priorités et quels choix stratégiques se dessinent ?

 

 

La pyramide de valorisation : une hiérarchie des usages

 

La pyramide de valorisation des coproduits établit une hiérarchie des usages, où les options les plus durables, comme l’alimentation humaine et animale, se situent au sommet, tandis que les usages comme l’enfouissement et l’incinération occupent la base, représentant des solutions de dernier recours.

 

 

La pyramide de valorisation

 

Les différents niveaux :

 

1. Alimentation humaine : Les résidus agroalimentaires qui peuvent être réutilisés directement ou transformés en ingrédients pour l’alimentation humaine constituent la priorité dans la pyramide. Un exemple frappant est la transformation des résidus de pommes de terre en purées ou en fécules. Ainsi, une partie des 4,6 millions de tonnes de coproduits issus des pommes de terre en Europe est réutilisée pour fabriquer des ingrédients à valeur ajoutée (Source : RESEDA). Cela permet de réduire les pertes tout en générant des revenus supplémentaires pour les industriels .

 

2. Alimentation animale : La valorisation des coproduits pour l’alimentation animale est une option largement répandue dans les industries laitières, céréalières et de la brasserie. Par exemple, les drêches de brasserie, riches en protéines, sont couramment utilisées comme complément alimentaire pour les ruminants. L’incorporation de coproduits dans l’alimentation animale pourrait réduire les coûts de production de 20 % et diminuer la demande en cultures dédiées à l’alimentation du bétail (Source : INRA ).

 

3. Bioplastiques et bioproduits : la valorisation des coproduits en biomolécules et bioproduits constitue une solution en pleine croissance. Des matières premières comme les coproduits de betterave ou de canne à sucre sont transformées en bioplastiques ou en produits chimiques à haute valeur ajoutée. Ainsi, le marché européen des bioplastiques issus de coproduits pourrait atteindre 7,2 milliards d’euros d’ici 2025, en partie grâce au soutien financier du Green Deal européen​ (Source : ADEME).

 

4. Valorisation énergétique : bien que la méthanisation des coproduits pour produire de l’énergie soit courante dans l’agroalimentaire, cette option est moins rentable à long terme. En Europe, environ 30 % des coproduits agroalimentaires sont utilisés pour la méthanisation, mais cette solution dépend fortement des subventions publiques et des fluctuations des prix de l’énergie​. En comparaison avec la transformation en aliments ou bioproduits, la valorisation énergétique apporte une valeur ajoutée plus faible.

 

 

Compétition entre les usages : enjeux économiques et environnementaux

La compétition entre les usages des coproduits dans l’industrie agroalimentaire est fortement influencée par des facteurs économiques, environnementaux, et technologiques. Prenons deux exemples concrets de cette compétition. Les résidus de betterave à sucre, qui représentent 50% des volumes initiaux de betteraves, peuvent être utilisés pour produire du sucre, des bioplastiques, ou des bioénergies. Les drêches de brasserie sont également très demandées, principalement dans l’alimentation animale, où elles servent de source de protéines pour les ruminants, mais elles peuvent également être utilisées pour produire du biogaz dans les usines de méthanisation ou des matériaux pour meubles.

 

Plusieurs facteurs déterminants créent cette compétition, tels que la rentabilité des différentes filières, les contraintes techniques, les évolutions réglementaires, et l’impact environnemental de chaque option de valorisation.

 

Facteurs économiques

L’un des principaux moteurs de la compétition entre les usages est la rentabilité économique. En effet, pour certaines industries, la valorisation des coproduits fait pleinement partie de l’équation économique.

La rentabilité varie considérablement en fonction des filières. Par exemple, la transformation des coproduits en bioplastiques génère environ 800 € par tonne, alors que la valorisation en ingrédients alimentaires, comme les protéines ou les fibres, peut atteindre 1 200 € par tonne. À titre de comparaison, les coproduits utilisés pour produire de l’énergie via la méthanisation ou l’incinération offrent un retour beaucoup plus faible (rendement moyen de 20 à 50 € par tonne).

Cette compétition pousse les entreprises à privilégier les usages à haute valeur ajoutée, lorsque les infrastructures et les capacités techniques le permettent. Ainsi certaines industries peuvent réduire leurs coûts de 15 % en intégrant des technologies avancées de valorisation (Source : ADEME)

 

 

Facteurs techniques

La complexité technique de la valorisation des coproduits joue également un rôle central dans la compétition entre les usages. Certains coproduits, comme les résidus de viande ou les sous-produits laitiers, nécessitent des traitements spécifiques et des infrastructures sophistiquées pour être valorisés dans des filières alimentaires ou cosmétiques. Les coproduits liquides, par exemple, représentent un défi particulier. Leur transformation en aliments pour animaux ou en biomatériaux est plus coûteuse et complexe en raison des exigences de filtration et de déshydratation. En revanche, la transformation en biomasse pour produire de l’énergie est une solution techniquement plus accessible, même si elle est moins rentable.

La capacité des entreprises à choisir des solutions adaptées, comme la transformation sur site ou l’utilisation de technologies spécifiques pour le traitement des coproduits, est un facteur déterminant dans l’optimisation de la valorisation et la réduction des coûts logistiques.

 

Facteurs environnementaux et réglementaires

Les enjeux environnementaux constituent un autre facteur clé dans la compétition entre les usages. La réduction de l’empreinte carbone et des déchets est au cœur des politiques de durabilité en Europe. Les options de valorisation comme la réutilisation pour l’alimentation humaine ou animale ont généralement un impact environnemental allégé par rapport à la production d’énergie ou au compostage. L’utilisation de coproduits dans la fabrication d’aliments pour animaux peut ainsi réduire la demande en cultures dédiées à cette filière, limitant ainsi la pression sur les terres agricoles et les ressources en eau.

 

Du point de vue réglementaire, l’Union européenne favorise des solutions de valorisation qui s’inscrivent dans le cadre de l’économie circulaire. La directive-cadre sur les déchets exige des entreprises qu’elles privilégient les options de valorisation les plus durables et impose des objectifs stricts en matière de réduction des déchets et d’émissions de gaz à effet de serre. Le plan d’action pour l’économie circulaire de l’UE met l’accent sur la réduction des déchets et l’amélioration de l’efficacité des ressources, incitant à une valorisation plus décentralisée et locale.

 

Upcyclink : des solutions innovantes pour une valorisation durable

Chez Upcyclink, nous privilégions les usages durables en mettant l’accent sur la valorisation des coproduits à haute valeur ajoutée, en privilégiant les 3 niveaux suivants : nourrir l’homme, puis les animaux et enfin les plantes et les sols. Nous nous efforçons de maximiser la réutilisation des coproduits issus de l’agroalimentaire, en accord avec la hiérarchie de la pyramide de valorisation. L’innovation majeure d’Upcyclink repose sur nos solutions de valorisation sur site. Notre unité de traitement SOBRE® permet aux entreprises de traiter leurs coproduits directement sur leur lieu de production, réduisant ainsi les coûts de transport et les émissions associées.

 

En valorisant les coproduits en ingrédients alimentaires ou en solutions pour l’alimentation animale, Upcyclink aide les entreprises à s’inscrire pleinement dans les principes de l’économie circulaire tout en répondant aux exigences réglementaires croissantes. Grâce à ces technologies de pointe, nous proposons une approche agile et décentralisée, permettant aux entreprises de renforcer leur rentabilité tout en minimisant leur impact environnemental.

 

 

Une compétition complexe pour une durabilité accrue

La compétition entre les usages de la valorisation des coproduits est influencée par une multitude de facteurs, notamment la rentabilité, la complexité technique, les régulations environnementales, et les enjeux de durabilité. Pour les entreprises agroalimentaires, la clé du succès réside dans l’adoption d’approches innovantes et l’intégration des meilleures pratiques de valorisation, tout en tenant compte des contraintes économiques et environnementales. À mesure que les régulations européennes deviennent plus strictes, les entreprises devront trouver un équilibre entre la rentabilité et les impacts environnementaux, afin d’optimiser l’utilisation de leurs coproduits dans un cadre de plus en plus circulaire.

 

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